Fin de séjour aux Philippines.
Je dois retrouver Hannah, pour une dernière rencontre avant de prendre mon envol pour Manille, puis pour le Vietnam.
Je quitte donc la plage de Panagsama et Moalboal, un petit patelin où l’on passe son temps à plonger pour admirer les bancs de millions de sardines, entre autres.
Après trois heures de bus, j’atteins finalement Cebu. J’arrive plus tôt que prévu, et après avoir bouquiné pendant quelques heures, et m’être fait prendre – en photo seulement – par des lady boys, je me rends à la gare routière pour cueillir Hannah, supposée arriver dans les alentours de 19h00. Mais tout cela n’était que simples suppositions …Nous avons tout deux besoin d’un réseau Wifi pour être joignable. Hannah a une distance nettement plus longue à parcourir, puisqu’elle a minimum 5 heures de bus devant elle, sans compter une traversée en ferry.
Pas de nouvelle. Je me doute qu’elle est encore en trajet. Je patiente. Longtemps. Je jette un oeil à mes messages de temps en temps, inspecte tous les bus qui arrivent, pas de trace de Hannah. Il est 20h00. Je lui fais confiance.
Je pense à plusieurs options : je l’ai ratée, et donc elle me contactera d’ici la prochaine heure le temps de trouver une piaule, ou bien pas de nouvelle car elle est toujours en route – je raye la possibilité qu’elle n’aie plus de batterie, ou qu’elle se soit déjà endormie, positivisme avant tout !
Je me fais confiance également, je ne l’ai pas ratée, et je ne la manquerai pas. Le temps passe. Assez vite finalement. Il est déjà 23h15, je me prépare à plier bagages car le dernier bus s’est pointé, et toujours pas d’Hannah. Puis le téléphone s’agite, enfin ! Elle n’a pas pris un bus public, un van privé avec un groupe de locaux car c’était moins long et moins cher – ce ne fût ni l’un ni l’autre finalement.
Déjà installée dans son hôtel, je récupère son adresse et me mets en route pour la rencontrer. Le premier taxi n’a jamais entendu parler de l’endroit ou de la rue. Le second connaît qu’il dit, jusqu’à ce qu’il prenne la direction opposée de ce que le GPS indique sur mon téléphone. Je lui fais remarquer, il insiste. Il sait. J’en doute. Bouillonnant, sentant le coup foireux, je perds très vite le peu de patience qu’il me reste.
Soudain, victorieux, le chauffeur prononce le nom de l’hôtel. Je tique, ce n’est pas celui-là, comme je m’y attendais. Je lui fais remarquer, puis le téléphone s’éteint. La batterie est à plat. Je glisse de voluptueux et chaleureux ‘fucking’ avant chaque mot, donnant quelque chose dans ce genre là :
You already passed the fucking place ! I fucking told you ! No ! No, it’s not the fucking good one ! And no ! We can’t turn back because you fucking don’t know where it is, and the fucking phone is dead !
Il insiste de nouveau pour réessayer en demandant aux gens dans la rue. Ca promet d’être simple. Il est minuit passé, alors qu’il se renseignait auprès d’une dame qui ne connaissait pas, forcément puisque on est loin de l’endroit, je vois un café ouvert, sèchement je lui dis de s’arrêter. Il me fait une ristourne de 45 000 Pesos sous mon regard noir, soit quasi la moitié du tarif de la course.
A l’aide du Wifi, je tiens Hannah informée qui s’en va se coucher. On se verra au petit déj, dans quelques heures. Il est plus de 1h00 du matin, j’ai repéré l’itinéraire pour me rendre où je veux : 1,5 kilomètres dans la ville de Cebu. Équipé de mes deux sacs et leurs 23 kgs, je me mets en route et marche, envoyant paître les taxis qui me klaxonnent pour se faire une course.
Alors que je lis la carte, et cherche des noms de rue, j’atteins un rond point, le quartier s’anime un peu plus. Un dealer me tourne autour, ne me lâche pas. Il est reçu par un ‘fuck off‘. Il s’éloigne mais continue d’insister avec un second. Je trouve ce que je cherchais, et me mets en route. La rue s’anime, des clubs, des bars, des gens bourrés sur les trottoirs, des types de sécurité armés de fusils d’assault, c’est le coin où on fait la fête, mais je ne vois aucun occidental. Excepté, les 2-3 vieux blancs qui embarquent en voiture quelques Philippines nettement plus jeunes qu’eux.
Les nanas m’accostent, me font signe, j’écoute brièvement la première, accentuent mon regard noir, et ignorent toutes les autres, enfin tous les autres ; je crois que la majorité d’entre elles était de la gente masculine. Je tombe enfin sur les sex shops, et autres bars un peu chaud, puis sur la belle église située à deux pas.
L’hôtel est complet. J’en trouve un autre pas très loin. Je m’endors enfin, à plus de 2h00, le téléphone me réveillant difficilement à 6h00 pour voir Hannah, qui me glisse en cherchant un café que l’on ne doit pas aller dans cette rue, c’est Downtown. Ça craint grave, c’est LE quartier dangereux de Cebu. Huuuun c’était donc ça !
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