Lors de la Seconde Guerre Mondiale, l’Empire japonais a tenté de s’expandre à travers le Pacifique afin d’en prendre le contrôle. Comme l’Histoire nous l’a appris, ils se sont heurtés aux forces américaines, qui après le bombardement de Pearl Harbor en Décembre 1941, sont entrés en guerre en entamant leurs campagnes dans la Guerre du Pacifique ; comme à Guadalcanal, région ainsi que nom de île principale des Iles Salomon, situées au Nord-Est de l’Australie.
Ce que l’on sait moins à propos de la bataille du Pacifique, c’est que l’Australie s’est rapidement retrouvée sous la menace japonaise après l’abandon de la région par l’Empire Britannique, parti combattre sur d’autres fronts.
Dès février 1942, Darwin était bombardée, et l’Australie frappée par une guerre sur son territoire pour la première fois – si l’on ne considère pas comme guerre le génocide aborigènes des antipodes.
En Juin 1942, les forces de l’Empire japonais débarquaient à Buna, Gona et Sanananda au Nord-Est de la Nouvelle-Guinée (la partie Sud de l’île est appelée Papouasie, le pays est devenu indépendant en 1975 sous la bannière de la Papouasie Nouvelle Guinée).
En Juin et Juillet 1942, plusieurs régiments de l’Armée australienne se sont déployés sur l’île afin de stopper la marche japonaise vers Port Moresby.
C’est ainsi que fût lancée la campagne Kokoda, à travers la chaîne montagneuse Owen Stanley. A travers jungle et raides ascensions de monts escarpés, quelques milliers de morts plus tard, l’armée australienne repoussait l’avancée japonaise en fin d’année 1942.
Les locaux vivant dans les villages le long de la piste ont aussi leurs héros, méconnus, qui ont évacué les blessés australiens ou ont aidé a transporté du matériel.
Pour info, le sac d’un soldat était de 22 kgs, sans compter son arme, ses munitions, et le matériel qu’il transportait pour déplacer un camp.
A Port Moresby donc, ayant une forte envie de jeter un oeil à ce que tous ces hommes japonais et australiens ont enduré, je me suis mis en quête d’un local qui pourrait me guider. En effet, le seul moyen d’obtenir un permis autorisant à aller sur le trek est de passer par une entreprise organisant des tours touristiques pour la modique somme de AUS $ 3 000, ou bien d’être avec un guide. C’est ainsi que j’ai rencontré Gerry avec qui j’ai quitté Port Moresby en PMV (Public Motor Vehicle) un camion où tout le monde s’entasse à l’arrière en plein air – en direction de Sogeri et d’Owen’s Corner, le départ du trek.
Nous avons attaqué notre marche vers Kokoda avec la famille de Gerry ainsi que d’autres villageois qui revenait de la ville avec leurs provisions. Depuis plusieurs mois, ils éprouvent des difficultés à se sustenter eux-mêmes en raison du manque de précipitations.
J’ai été sidéré de voir ces femmes et enfants, chargés comme des mules, en tongues ou pieds nus, marcher pendant 3 jours avec un énorme sac sur le dos dont l’anse repose sur leurs têtes : le poids tire sur le cou ainsi que le dos, pour finalement atteindre Manari, le village de Gerry où nous avons passé une journée de fête pour les 60 ans de l’église ici.
A partir d’ici, Fred, 7 ans, le fils de Gerry et son neveu, Sandy, 11 ans, ont souhaité continuer l’aventure et nous avons tous les quatre, bouclés les 96 kms en 7 jours de marche. On en a sué !
Une belle aventure, qu’il a été difficile de conclure, et forcément, pas facile de dire au revoir à cette drôle d’équipe que nous formions . Les groupes de 15-20 personnes, blancs, accompagnés et entourés de locaux engagés comme porteurs par les entreprises touristiques, nous ont dévisagé à chaque fois, se posant sans doute pleins de questions sur cet homme blanc, seul, qui osent s’approcher des locaux.
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