Depuis la Papouasie Nouvelle Guinée, j’ai traversé la frontière à l’est afin de me rendre à Jayapura, en Indonésie. Région très peu visitée des touristes encore une fois, j’ai le statut de « premier homme blanc » dans certaines situations, comme lorsque je me suis rendu chez le médecin il y a deux jours.
Ayant besoin d’antibiotiques et de dolipranes pour soigner une sinusite que j’ai laissé traîner, je patiente jusque 18h00 pour que le manager de l’hôtel m’accompagne.
C’est donc à scooter que l’on se rend finalement au dit endroit. Je m’assois en face d’une infirmière qui visiblement souhaite noter des informations à mon sujet. Notre échange fût court, très court. Cinq secondes après avoir commencé et répondu en anglais à une phrase indonésienne, agacée, elle s’est levée et à donner le document au médecin.
Avec l’aide d’Arianto, mon accompagnateur, nous remplissons la dite fiche, et j’explique tant bien que mal mes symptômes à la jeune doctoresse. J’en profite pour parler de deux piqûres de moustiques devenues hors de contrôle, une sur le genou et une dans le bas du dos.
Après avoir listé les médicaments, vient le moment où l’on me demande de m’asseoir pour soigner mon genou. Mon esprit vadrouille, et je me demande si ces deux femmes oseront jeter un oeil à mon dos.
À Jayapura depuis quelques jours, j’ai rencontré Novi, Mita et Eva, trois jeunes de mon âge. En compagnie féminine donc, je fais l’expérience de la pudeur et de la timidité des asiatiques, mais aussi de leur côté extraverti, notamment en recevant des « love you« , « handsome« , suivi de fous rires, et de demandes pour poser en photo ensembles toutes les cinq minutes.
Dans la rue en ville, dans la campagne, à l’hôtel, partout, je pose. J’ai pris une photo avec un groupe de huit personnes inconnues rencontrées par hasard. Pas une photo de groupe bien sûr, photos individuelles pour chacun.
Avec Arianto et ses filles, les employées aussi, qui passent une partie de leur temps à rire lorsque je suis dans le coin. Ne parlant pas une bille d’indonésien, je devine seulement les sujets. J’imagine qu’en ce moment je dois être la star du coin sur les réseaux sociaux indonésiens ou Facebook. Friands de selfies, ils ont peut-être créés un hashtag rien que pour moi !
Et puis finalement, elles osent ! Une fois mon genou pansé, l’infirmière et la doc me demandent de m’allonger sur le ventre. Timidement, en se confondant en excuses, elles remontent mon t-shirt, et descendent légèrement mon short pour dégager le bas de mon dos.
Pas timides très longtemps, je ferme les yeux pendant qu’elles désinfectent la plaie, et rapidement, j’entends les rires étouffés, les allées et venues d’une troisième femme, Arianto qui se tient dans l’entrée, des échanges en indonésiens, et puis des rires aux éclats.
Visiblement, on se fend la poire au clair de lune. Je me demande si les selfies avec mon cul circulent déjà sur Facebook.
Puis je réouvre les yeux, et la doc me dit de revenir dans deux jours entre 9 et 10 heures.
Je m’attends à la revoir, mais non. Il y a deux nouvelles et la même infirmière. Puis rebelotte, je m’allonge. Fallait bien en faire profiter les copines après-tout !
2 Comments
Fait attention à ne pas ramener une ado nésienne!.
C’est vrai que les indonésiennes font jeunes ! Pas sur le programme, je ne voudrais pas écourter le voyage pour rentrer 🙂