Réveil matin 5h00, je me réveille comme une fleur … non pas vraiment en fait. Ce matin là, le dernier de la semaine est plutôt laborieux. Je commence à travailler à 5h30 jusque 13h00 environ, la période la plus fraîche de la journée, avant de reprendre en fin d’après-midi. Ici, dans le Nord-Ouest Queensland, on est en été depuis le 1er décembre comme toute l’Australie, mais étant dans le nord du pays, été rime avec saison humide-éé.
Bref, un café, et c’est parti ! La particularité de cette journée, c’est que je suis tout seul à 20 kms à la ronde, mon boss, Edgar, étant en ville à 600 kms pendant trois jours. D’abord, direction le hangar où je bricole deux-trois choses avant de préparer ma tondeuse, un genre de petit tracteur. L’herbe est encore humide, mais à la vue du sombre ciel, je me dis que je n’aurais peut-être pas d’autre chance pour finir la première tonte de l’année, et de la saison !
Je fais vrombir le bolide et je fonce, découpant tout ce qui bouge ! Ou qui ne bouge pas, comme ce malheureux tuyau en PVC dont je me suis approché trop près. Je l’avais vu pourtant ! J’avançais, lentement, tournant autour de ce morceau de tuyau de 2 mètres qui dépassait du sol, quand forcément … SHLIIING SLASH ! PSCHIIIIIIIIT !!!
Je me prends une sauce sur la tronche, je suis très vite trempé. Un tuyau de 7-8 cms de circonférence avec une belle entaille, forcément, y’a le débit qui va avec ! Impossible de trouver un robinet pour fermer l’arrivée d’eau, aucune idée d’où provient cette ligne, qui visiblement a déjà connu ce genre de désagréments. J’essaye de nouer un morceau de tissu autour, mais rien n’y fait. Je suis détrempé maintenant, donc l’apprenti plombier fait sauter le t-shirt. Comme mon bas pour bosser est un short de bain, je donne l’impression de sortir de baignade – bon les chaussures de rando en trop. Je courre chercher les outils à l’établit, et reviens. Un coup de scie pour couper juste avant la fuite. Merde, j’ai oublié la pince pour enlever le joint. Je retourne à l’atelier, et reviens. Impossible de sortir le bouchon à vis et son joint de la partie endommagé. Merde, il m’en faut un autre. Je vais au hangar, et reviens. Et pendant ce temps là, l’eau coule … l’herbe haute juste à côté savoure, me souriant d’un air moqueur et narquois … au loin de gros nuages menaçants se forment et assombrissent le ciel ; j’accélère le mouvement.
Peu de temps après, une fois que tout est en ordre – hormis la centaine de litres d’eau en moins – le français seul dans ses 54 000 hectares, trempé jusqu’aux os avec ses brins d’herbe collés sur la face, peut, enfin régler son compte à l’herbe !
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