À peine arrivé, déjà reparti. Enfin presque.
J’ai accéléré l’allure depuis un mois, près de 3 000 kilomètres parcourus à coups de scooters, bus, ferrys, ou avions.
A l’heure où j’écris ces lignes, je suis déjà à Singapour, et le temps que ce soit publié, je serai peut-être de retour en Malaisie !
Cette accélération soudaine, je la dois à mon souhait de passer plusieurs mois au Vietnam, et j’ai dorénavant une date ! Voici ma première rencontre avec le Vietnam !
Lundi 1er Février, je me paume, j’erre dans les méandres d’un centre commercial, ne parvenant pas à trouver la sortie sur la bonne rue. J’ai pris un raccourci. En traversant le centre commercial, je peux passer sur la rue parallèle sans avoir à contourner tout le bloc d’immeubles ; en théorie, forcément. Je découvre l’immensité des centres commerciaux, ou Malls, ici. Ils pullulent, et ont leurs particularités. Celui-ci, Pavillion, c’est le grand luxe. Avec mon short troué, taché et mon t-shirt blanc qui ne l’est plus vraiment, je suis dans mon élément en voyant défilé les enseignes Guess, Dior, Channel, Mont blanc … Combien de mois pourrais-je voyager en considérant la valeur d’un stylo Mont Blanc ?!
Finalement, j’y suis ! Me voilà devant l’ambassade du Vietnam, passeport et photos d’identité en poche dès mon premier jour à Kuala Lumpur. Je rock, je ne perds pas de temps !
C’était sans compté que ce lundi était férié, même histoire le lendemain – sans me perdre cette fois-ci !
Juste avant de me faufiler dans le bureau de l’ambassade parmi la vingtaine de personnes attendant l’ouverture, j’attrape un ticket avec un numéro, rempli mon formulaire, et attends. Une bonne heure avant que ce ne soit mon tour, pour simplement déposer mon dossier …
Il y a trois guichets. Le premier, qui ne sert pas à grand chose, bien souvent, l’employée est absente. Le second fait défiler les numéros, entre les personnes qui se pointent au guichet sans ticket, et sans attendre. Puis le troisième, vers lequel on me redirigera une fois appelé, pour payer le montant du visa. L’organisation veut que la personne qui enregistre la demande de visa, n’encaisse pas l’argent. Je fais la queue cette fois-ci, la dame est absente, elle s’occupe de rendre les documents, principalement.
De retour 3 jours plus tard, pas de numéro cette fois-ci, il me faut faire la queue pendant 2 bonnes heures. La consigne est de faire une file, très vite, les vietnamiens présents se sont lancés à l’assaut de la vitrine formant une boule humaine autour. La pauvre femme derrière la vitre demande à ce que les gens laissent leur reçu et reviennent lorsqu’elle les appellera. Cependant, les gens restent autour, et elle ne parvient pas à se faire entendre. Elle passe un temps fou à retrouver les documents, et une fois fait, elle colle le papier sur la vitre, espérant que le propriétaire puisse lire son nom. Mieux vaut vérifier les documents, comme cette femme qui s’est retrouvée avec le certificat de naissance de quelqu’un d’autre.
Ça crie, ça s’énerve ! On est dans une ambassade, les occidentaux présents se tiennent à carreau et ne bronchent pas ; on ne voudrait pas se faire sucrer notre visa.
Les vietnamiens disent ce qu’ils pensent, élèvent la voix à l’encontre de la pauvre femme, et du type chargé de l’organisation et de la sécurité. Des ‘honte pour ton pays‘, et ‘même un enfant de 10 ans le ferait mieux‘ fusent. Je déglutis. J’aime bien le son de la langue vietnamienne, et c’est plutôt impressionnant lorsqu’ils sont en colère. Tout est dans l’intonation, et ajouté aux expressions faciales que les asiatiques utilisent, la personne assise en face se fait toute petite.
J’ai compté, nous sommes 42 dans la pièce, les occidentaux en retrait tentant de faire une queue comme indiqué, jusqu’à sous les conseils des chaleureux et souriant vietnamiens présents, nous prenions part à l’anarchie.
Un semblant d’ordre revient finalement, passeport et visa en poche, sourire au coin des lèvres, je m’enfonce dans les rues rectilignes, propres, organisées et quelque peu ennuyantes de Kuala Lumpur.
J’ai hâte ! Vietnam, me voilà désormais en route ! On se voit le 5 Mars !
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