Avec Iris, d’origine espagnole et allemande, ainsi que Max, un français, nous avons entrepris tous les trois la traversée du désert dans le sauvage Territoire du Nord australien. D’abord chacun de notre côté, avant de se trouver à Alice Springs.
Nous avons parcouru 3 000 kms environ avant de rejoindre il y a deux jours Darwin, la capitale du Territoire tournée vers l’Asie, l’Indonésie étant plus accessible que le reste des antipodes.
Lors de nos 16 jours d’aventures, nous avons effectué notre Walkabout, à notre façon. Le Walkabout est un rituel Aborigène que les jeunes adolescents masculins doivent effectuer. Pendant six mois, il est nécessaire de s’isoler dans le bush, d’explorer, de penser, de survivre, de s’enrichir spirituellement tout le long du pèlerinage.
Pour notre part, nous avons déambulé dans le Bush, à travers de vastes étendues désertiques, aussi bien sablées que boisées. Parfois nous avons pris notre sac à dos, notre équipement, et sommes partis rencontrer des zones isolées du reste du monde où seuls les braves s’aventurent. Sous l’incroyable chaleur, nous avons souffert, résisté, puis savouré et dégusté ces récompenses anodines que la nature offre mais que l’on oublie, que l’on ne remarque plus, où que l’on maudit en tant que citadin. Une brise qui fouette notre visage, un filet d’eau fraîche qui coule le long des rochers pour s’abreuver, des bains sous une cascade, des couchers de soleil sur les gorges de Khaterine, des nuits sous les étoiles avec pour seul bruit de fond, la chute d’eau et les innombrables crissements et sons de la nature. Quelle douce mélodie pour s’endormir, et sombrer de fatigue !
Nous sommes forcément très loin des six mois requis, faute de temps, faute de préparation et de connaissances, puis nous étions équipés contrairement aux jeunes Aborigènes. Nous ne sommes pas des Bushman, nous ne sommes pas des Aborigènes, nous ne sommes pas des citadins, encore moins des touristes, qui nous ont mis mal à l’aise souvent, mais nous sommes aventureux, et nous avons décidé d’ouvrir les yeux afin de nous enrichir spirituellement, de pensées, de souvenirs et de moments simples. Notre silence devant les fantastiques paysages s’offrant à nous, témoigne du respect que l’on a voué à ces lieux tranquilles.
Nous sommes occidentaux, nous vivons dans le futur, à des années lumières des Aborigènes, avec tous nos équipements et technologies, et pourtant nous serions perdus, menacés dans ce territoire hostile.
La photo a été prise dans le Parc National de Kakadu, terres appartenant aux traditionnels propriétaires Aborigènes, où le film Crocodile Dundee a été en partie filmé. Ici, depuis Nowurlandja lookout, s’offre devant nos yeux après le lever du soleil, Nourlangie Rock et Anbangbang Billabong que la vie sauvage a investi, les crocodiles notamment.
Nikon D5300 + Tokina AF 11-16mm F/2.8 AT-X 116 PRO DX II
11 mm F/4.5 1/250 s 100ISO
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