Comme à mon habitude, depuis que je voyage, et ici au Vietnam, je mange local. Sauf que cette fois-ci, j’ai fait un pas de plus vers les dégustations locales, en essayant des denrées disons, exotiques, pour nous occidentaux. Par exotisme, j’entends un plat que nous n’avons pas l’habitude de déguster, de l’autruche à la queue de kangourou, ou encore les pieds et cous de poulets en Asie. Parfois, cela m’a demandé une profonde inspiration, et une petite dose de courage. Et oui, pas toujours facile d’être curieux !
De loin, le plus simple ! Dans un restaurant de rue à Ho Chi Minh City, équipé d’un large menu, de petites tables et petites chaises en plastique sont disposés sur le trottoir comme de nombreux restaurants à travers le Vietnam.
J’ai fait la dégustation d’un pigeon. Avec quelques tomates et feuilles de salade autour, l’animal arrive bien grillé, coupé en deux dans la longueur, la tête encore sur les épaules, le bec ouvert, et a un goût de poulet. C’était bon !
Le second, fût nettement plus compliqué, psychologiquement surtout. Un goût très fort, un peu comme du gibier. Nous avons rejoint la ville de Dalat après une journée à moto dans une région montagneuses, et notre hôte nous apprend qu’il a prévu, avec ses autres invités de leur faire goûter quelque chose de particulier. Voulons-nous être de la partie ? on se regarde, et acceptons, avec un frisson. Ne me jetez pas de pierres … De retour avec la nourriture, Lu dispose le tout dans des plats et nous présente la chose en nous tendant également des comprimés, 5 chacun pour aider notre transit intestinal dû au fort taux de protéines. Ici, des tranches de viande avec un peu de gras autour, ici des saucisses, de couleur noires, et ici, un genre de ragoût, la viande baigne dans une sauce avec des légumes. Ce n’était pas dégueulasse, mais ce n’était pas bon non plus. La barrière psychologique nous a empêché d’apprécier certainement ; un américain s’est régalé par contre. Oui, je vais le dire, nous avons mangé du chien.
J’ai forcément eu quelques questions et Lu nous a appris que la viande de chien, est un plat traditionnel au Vietnam, et est plutôt servi pour les grandes occasions, car c’est très cher. Des junkies, majoritairement, volent des chiens, ou kidnappent des chiens de rue pour ensuite les revendre à des restaurants. Il y a d’ailleurs un article détaillé sur le sujet à Phnom Penh, la capitale du Cambodge. Au Vietnam, il y aussi des endroits où les chiens sont élevés et destinés à être de la viande. Pour notre dégustation, aucune idée d’où la viande provenait, comme nous a dit Lu : « Who knows ? ».
Notre troisième dégustation locale, accompagnés de Tiffanny et Ahn, deux vietnamiennes passant le week-end à Nha Trang sur la côte, fût des morceaux de méduses dans une soupe de nouilles à base de riz et des morceaux de poissons grillés. Cela n’avait pas trop de goût, mais la texture dérangeait : ferme et gélatineux, lisse et rugueux à la fois, nous avons fini nos plats sans trop d’enthousiasme, bien que le plat en lui même, Bun Cha Ca, était bon !
Enfin, un soir, alors que nous nous sommes faits surprendre par la tombée de la nuit avant de rejoindre notre destination, nous décidons de nous arrêter dans une ville à l’écart du circuit touristique. Nous faisons sensation en nous rendant dans deux petits restaurants différents. En prenant place dans le second, petite boutique familiale, je regarde une dame vietnamienne mangé un oeuf. J’ai une idée quant au contenu. La mère de famille a vu mon regard, et m’en propose un, je refuse. Elle réitère sa proposition quelques minutes plus tard, en me présentant l’oeuf, cette fois-ci, j’accepte. Il s’agit d’un balut, spécialité que j’ai également croisé aux Philippines sans pour autant l’essayer.
Pour ma dernière dégustation, je brise le dessus de l’oeuf, comme pour un oeuf à la coque, et me voyant avoir des problèmes, la mère de famille vient m’aider en vidant l’oeuf dans un petit récipient. Il m’apparaît maintenant clairement. ‘Il’, c’est le contenu de l’oeuf. Ben oui, y’a un habitant dedans, les vietnamiens adorent ça ! L’oeuf cuit à la vapeur contient un embryon de canard. Je coupe mon oeuf en deux à la cuillère, et là je le vois, j’en gobe la moitié, je mâche difficilement, ça croustille un peu, je sue, j’en ai pris trop en même temps, j’ai envie de gerber. Je déglutis finalement après de nombreuses secondes qui m’ont semblées interminables, et laisse de côté l’autre moitié, faisons comprendre à la gentille dame qui sourit de toutes ces dents, que ça ne passe pas très bien.
À part ça, on bouffe bien au Vietnam, il y a pleins de dégustations locales à essayer !
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