Une courte nuit à Cebu, un café, mes au-revoir à Hannah, et me voilà en direction de l’aéroport. La tête appuyée contre la vitre du taxi, je savoure une dernière fois les joies de l’horrible trafic philippin, à la modeste vitesse de 40 km/h, pour les quelques fois où nous sommes en mouvement.
J’arrive à l’heure vers 9h00, pas mon avion qui partira avec cinq heures de retard. Mon second vol est à 22h45, donc ça n’a pas bien d’importance ; poireauter à Cebu ou à Manille …
Et puis, tôt le matin, vers 1h00, j’y suis. Enfin ! La terre promise dont je rêve depuis des mois. Une traversée de 6 pays pour finalement arriver à Ho Chi Minh City, anciennement Saigon et la capitale du Vietnam.
Je me retrouve dans le quartier des auberges de jeunesse, où à cette heure là, on y fait la fête. Ce n’est pas encore le Vietnam, que je découvrirai quelques jours plus tard, de l’autre côté de la rive.
Je cherche une piaule pendant un temps, sans succès. Je me pose, mange et bouquine pendant plusieurs heures, puis je m’en vais sur un banc public isolé pour piquer un somme. Vers 6h00, je suis réveillé par les joueurs de badminton du samedi matin qui investissent la place, en compagnie de la quinzaine de danseuses de zoumba équipées d’une énorme enceinte.
Amusé, je contemple le spectacle avant de me mettre en quête d’un café. J’erre, et découvre un quartier toujours animé par les derniers fêtards, où les premiers cafés du matin côtoient les dernières bières du soir.
Je quitte la rue principale, et aperçoit un pont sur lequel luit la lumière naissante du soleil ; je m’y précipite et sort l’appareil photo.
Sur mon trajet retour, un scooter infiniment chargé perd une partie de sa cargaison, une douzaine de fleurs avec de très longues tiges. Les autres scooters le klaxonnent, l’appellent, étant le seul piéton, je fais de même, il s’arrête une vingtaine de mètres plus loin avant d’entamer un demi-tour. En attendant le trafic continue, sauf pour ces trois scooters arrêtés sur la première voie.
Je saute sur la route, et ramasse le lot de fleurs, les bras pleins, je ne vois pas grand chose, et ne veux pas m’attarder sur le terrain de jeu des conducteurs fous !
Je suis proche du trottoir, j’oubli de regarder à droite. Des cris. Je me stoppe. Je vois le scooter arrivé, mais je reste planté là. Je suis dans le pâté, temps de réaction, zéro.
La femme freine aussi fort qu’elle peut, arrive à ma hauteur, presque à l’arrêt, elle me touche le bras avec le guidon, je cille à peine comme elle a nettement réduit sa vitesse, mais elle perd l’équilibre, et tombe.
Les personnes autour arrivent, notamment deux des trois hommes dont les scooters étaient à l’arrêt. Le marchand de fleurs vient me voir, récupère ses fleurs, je me confonds en excuse, un vietnamien me dit que c’est bon, il essaye de me vendre ses services de guide dans la foulée, je m’excuse encore et encore auprès de cette femme, qui ne me dédaigne même pas un regard et me tourne le dos. Sur le trottoir, depuis une table basse jonchés de cadavres de bières, trois vietnamiens qui ont assisté à la scène me font signe de ne pas m’en faire, je peux partir.
Je m’excuse, je m’excuse, le guide me dit qu’il m’a vu prendre des photos sur le pont, tout est déjà oublié, sauf pour moi et cette pauvre dame. Il est près de 7h00 du matin, Good Morning Vietnam !
Leave a reply